quoi ?

ce blog fait figure de soutien ou d'extension au cours sur la dialectique du peu et du beaucoup dans l'art des années 1960 à aujourd'hui proposé par Cédric Schönwald au CAPC de Bordeaux

chaque participant du cours est invité à y contribuer librement en utilisant la fonction "commentaires" du blog

samedi 12 décembre 2009

calendrier

le cours aura lieu les deuxièmes et quatrièmes jeudis de chaque mois (sauf le 11 mai qui sera un mardi) à 12h30 et à 18h, soit:
les jeudis 14 et 28 janvier, 11 et 25 février, 11 et 25 mars, 8 et 22 avril, mardi 11 mai et jeudi 27 mai, jeudis 10 et 24 juin.

mercredi 2 décembre 2009

IRMAR


Cette vidéo initiale, Du caractère relatif de la présence des choses, du collectif IRMAR, nous a permis d'aborder la dialectique du peu et du beaucoup par le biais de la narration. Si le pneu est un objet de peu, il est le héros manifeste de ce court-métrage au sens où il en est l'acteur principal, le principal élément agissant. Sa trajectoire volontaire semble lui prêter des intentions: toute sa "démarche" n'est que prospection, tension vers... Si sa position centrale et son mouvement accaparent l'attention, l'on perçoit bien vite que cette apparente primauté est aussi un leurre, qui, tel une mouche de pécheur ou la muleta du toréador, nous mène où il veut nous mener.


Et ce sujet pauvre (le pneu), devenu premier rôle omniprésent, s'avère finalement prétexte pour désigner tout ce qui n'est pas lui, les paysages et les actions qu'il révèle en les sillonnant. C'est là la fonction marqueur du pneu, fonction guide, fonction témoin, qui opère au sein même de l'image une désignation. Cette fonction marqueur est la première sous-thématique donnant un premier axe  à la recherche qui mène partout et qui ne mène à rien (de prédéterminé, de téléologique) engagée ici. La fonction marqueur nous permet en effet de passer d'une oeuvre à l'autre afin de passer en revue quelques-unes des manières dont peut s'opérer une désignation au sein même de l'image.


Le pneu était en quelque sorte un trop plein pauvre qui finissait par s'effacer malgré sa présence centrale et permanente. Mais il octroyait aussi à l'image, à l'oeuvre, un renfort de narration dont elle était a priori démunie: traçant sa ligne ou son sillon, il fonctionne aussi comme allégorie du principe de narration (récit d'une succession d'événements), voir même du cinéma lui-même. Mais avant même l'allégorie, la fonction narrative du pneu provient déjà de sa fonction de désignation muette. En effet, il semble dire sans cesse: "regardez, ici il y a ceci" et puis "regardez, là-bas il y a cela"et puis...


Cette vidéo nous a aussi permis d'évoquer un point qui sera plus patent encore dans d'autres vidéos: le paradoxe de la pauvreté d'une image qui acquière aussi une épaisseur (une qualité appréciable ou dépréciable) du fait même de sa pauvreté. Il s'agissait alors de cette dégradation de la qualité technique de l'image qui subit de très fortes "compressions/décompressions" pour être mieux transportée. L'occasion d'évoquer le changement de paradigme qui nous a fait passer de l'instantanéité de la prise de vue photographique (le Kodak d'Eastmann en 1888 et son "press the buton we do the rest!") à l'instantanéité de la transmission des images d'un bout à l'autre du globe par l'Internet. Un plus dans le confort et la facilitation de l'usage cognitif des images, mais un plus qui a aussi des conséquences esthétiques: cette dégradation de la qualité technique, cette simplification, ces amas de pixels devenus plus grossiers, tout cela produit aussi une texture voire une épaisseur que d'aucuns pourraient trouver belle (ce qui rappelle l'impasse dans laquelle s'était engouffré le Pictorialisme du fait du complexe de la photographie des débuts vis-à-vis de la peinture) mais qui a indéniablement une incidence sur l'évaluation esthétique de l'image.


à compléter... 


autres occurrences intéressantes d'une fonction marqueur d'un élément de l'image évoquées durant le cours: Sans Titre 2003 de Marie Cool et Fabio Balducci... Street Dance 1966 de Lucinda Childs...   Firefly 2007 de Pierre Malphette (cf. à ce propos la métaphore de la luciole ou allégorie de la résistance  à partir du texte de Pasolini de 1975 http://www.ecrits-vains.com/discus/messages/6067/10681.html?1236289696 et l'intéressant dernier ouvrage de Georges Didi-Hubermann La Survivance des lucioles, 2009).


PROCHAIN COURS LE JEUDI 14 JANVIER À 12H30 ET À 18H